chez jeannette - sage-femme

ACCOUCHER, ENFANTER, comment ? avec qui ?


     PAROLES ET AIDE D'UNE SAGE-FEMME POUR VOTRE ACCOUCHEMENT

                                  par jeannette bessonart - sage-femme

                                                         

    Ce dont il faut avoir conscience lors de votre accouchement, c'est que mettre votre enfant au monde, c'est essentiellement créer des liens multiples et différents entre toutes les personnes présentes : vous, votre compagnon,  votre enfant, votre famille,  la sage-femme, l'aide soignante etc...

    Ce sont les liens de la vie qui vous transforment en parents entre l'amour, l'harmonie et les difficultés. Aussi est-il important de savourer ce moment d'enfantement (qui ne se renouvelle pas souvent !) pour écouter, entendre la musique intérieure de cette vie qui s'installe doucement.

    IMPORTANT AUSSI DE VOIR ET DE DIRE VOS DIFFICULTÉS DANS LA CRÉATION DE CETTE RELATION AVEC VOTRE ENFANT QUE LA NAISSANCE SOIT PHYSIOLOGIQUE OU QU'IL Y AIT DES PROBLÈMES.

   
Il faut être très attentif à préserver ce moment de l'accouchement, où vous profitez du calme après la tempête, avec votre enfant et votre compagnon. C'est là aussi que se crééent ces liens définitifs, indestructibles, formidable sous-bassement des comportements futurs.


LE TEMPS DE L'ENFANTEMENT

   
Enfanter, accoucher, mettre au monde, donner la vie, ces mots dans toutes les langues et les civilisations pour nommer le moment de votre accouchement et de la rencontre avec votre enfant.
    Nous allons voir ensemble - en 4 chapitres -  ce temps de l'enfantement, tel qu'il se vit tout naturellement :
 
1 - Votre travail de l'accouchement
2 - Votre accouchement et la naissance de votre enfant
3 - La première heure
4 - votre sage-femme "passeuse de vie"



1 - Votre  travail de l'accouchement (de 12 à 24 heures)

-quand est-ce que je saurai que le travail d'accouchement est déclenché ?

     A cette question que se posent la plupart des femmes enceintes, il n'y a qu'une seule réponse : ne vous inquiétez pas, vousl e saurez, vous en aurez le pressentiment et la sensation.
    Dès la fin de la grossesse, vous pouvez ressentir des contractions plus fréquentes, plus intenses au niveau de votre utérus. Elles sont irrégulières, intermittentes, espacées ou regroupées, s'arrêtant et repartant pour s'arrêter à nouveau. C'est le travail de l'accouchement qui se prépare. Mais vous pouvez aussi ne rien ressentir à l'avance et vous mettre directement en travail. C'est ce qui arrive à la plupart des femmes. Votre ventre se durcira irrégulièrement puis régulièrement. C'est ce qu'on appelle LA CONTRACTION UTERINE, qui part et revient comme une vague et  qui fait ressembler , par intermittence, votre utérus à une boule dure comme un ballon.

    Ce que vous ne pouvez pas savoir à l'avance, ni votre famille, ni d'ailleurs le personnel soignant, c'est QUAND CELA VA ARRIVER  (à moins d'un déclenchement programmé) ? un jour... une nuit ... On peut situer quand même le début de votre accouchement entre la 38° - 8 mois et 1 semaine -  d'aménorrhée (arrêt des règles) - et la date théorique de votre terme. Avant, ce pourrait être un accouchement prématuré et après un terme dépassé.

    Il y a deux signes qui vous feront comprendre que la venue de votre enfant et votre délivrance sont proches : la régularité des contractions de votre utérus et l'ouverture de la poche des eaux (perte des eaux) si cela se produit avant la mise en route des contractions utérines.

    Les contractions utérines du travail d'accouchement sont rythmées, régulières, durables, fréquentes, puissantes. Au commencement, elles sont espacées (de 1 heure à 30 minutes) pour se rapprocher ensuite (tous les 1/4 d'heure voire toutes les 10 minutes.) Ces contractions sont progressivement sensibles et douloureuses. Cette douleur n'est pas liée à la malédiction biblique d'un paradis perdu pour une faute de désobéissance , mais elle est en grande partie, tout simplement liée à la fatigue d'un muscle qui travaille. C'est une super-courbature qui ne durera que le temps des contractions et de la dilatation de votre col de l'utérus.

    L'utérus est un muscle qui sous l'effet de la contraction utérine va se fatiguer, fabriquer de l'acide lactique et donner comme tout autre muscle, des signes d'étirement, de courbature. Mais ce qui peut aussi augmenter la douleur ressentie au moment de la contraction, c'est la peur, l'angoiise, la solitude, le manque de confiance en soi. Ne dit-on pas devant une frayeur : j'en ai mal au ventre. Dans ce moment il vous faut être à l'aise, bien entourée par des personnes accueillantes et aimantes, respectées et avoir confiance en vous.

    La perte des eaux (spontanée ou aidée par la sage-femme) se fait souvent pendant le travail d'accouchement. Mais elle peut survenir avant les contractions. On parle alors de rupture de la poche des eaux. Il s'agit de l'ouverture de la poche qui enveloppe l'enfant et le liquide amniotique dans lequel il baigne.

Petits conseils utiles :

    Mettez vous bien dans votre corps. Soyez calme et tranquille, curieuse aussi  pour profiter de sensations nouvelles et rares. Aidez votre corps à travailler, ne travaillez pas contre lui et dites vous que vous partez pour un voyage de 8 à 12 heures. C'est en étant à votre aise que vous accoucherez le mieux.

    Vous êtes la capitaine d'un navire qui va subir des creux et des vagues, du calme et de la tempête. C'st à vous de maintenir le cap de votre accouchement, aidée par tous ceux qui vous entourent. Dans notre société pressée, il est important de remettre les choses à leur place. Votre attitude et celle de votre entourage sont très importantes pour faciliter votre accouchement.

2 - Votre accouchement  et la naissance de votre enfant - 
   

    "courage, votre enfant arrive, poussez doucement"

    En fin de travail, les contractions sont plus intenses, rapprochées et vous pouvez ressentir une irrésistible envie de pousser vers le bas. C'est désagréable mais c'est le signe que votre bébé est proche. Sa tête sollicite la sortie. Dès que le col de l'utérus est à dilatation complète, vos efforts de poussée vous permettront enfin, après un long parcours, de voir votre enfant et de le faire naître à la vie.

    En plus de la beauté et du bonheur infini de la naissance de votre enfant, ce que l'on appelle la mécanique physiologique de l'accouchement est une bien belle merveille.

    Par vos propres forces, votre énergie personnelle, votre courage, vous amenez votre enfant à la vie; c'est-à-dire qu'il va passer du petit salon-utérus où il était plus ou moins à l'aise, à travers le couloir-vagin pour franchir la porte-vulve. Et cela en tournant sa tête pour se retrouver la plupart du temps à la sortie, le nez vers le sol. Merveilleuse mécanique qui a besoiin de deux forces : la force des contractions utérines associées à la force de la pesanteur qui attire les objets vers le bas. Ce qui veut dire que pendant votre travail d'accouchement et votre accouchement vous devez être EN POSITION VERTICALE (debout, assise, accroupée, à genoux...) et non pas sur le dos comme un scarabée qui agite ses pattes désespérément parce qu'on l'a mis sur le dos !

    La position verticale facilite l'engagement de votre enfant vers la sortie grâce à la pesanteur. Elle aide à la dilatation plus rapide du col de votre utérus et une diminution significative des douleurs du dos et des reins. En position couchée votre attitude est
inadaptée pour faciliter le travail de l'accouchement et vous êtes considérée comme une malade. En position verticale, votre confiance est plus grande et vous vous retrouvez en position d'égalité avec les personnes qui vous entourent.

    Votre sage-femme est là pour vous informer et répondre à vos questions tout au long de l'accouchement. Elle peut vous donner des conseils très efficaces.  Servez vous en ! Des thérapeutiques peuvent ausi être employées pour vous aider dans votre travail afin de corriger certains troubles  (soutien psychologique, respiration, sphrologie, homéopathie, acupuncture, médicaments soutenant la contraction et calmant la douleur...) Des interventions chirurgicales tels forceps, césariennes peuvent être rendus nécessaire pour vous maintenir en bonne santé ainsi que votre enfant. Les progrès de la science mettent à votre disposition tout un ensemble de thérapeutiques de toutes sortes à utiliser à bon escient et quand cela est nécessaire.

    Mais l'essentiel , c'est d'abord votre choix. Raooekez-vous  !  C'est vous la capitaine du navire ! Il faut faciliter votre bien être émotionnel, voir comment se passe travail d'accouchement, voir ce que fait votre enfant, s'il supporte bien le travail et quelle est sa progression vers la sortie.  Alors, au bout de la traversée de votre corps et de vos sensations, il y a une joie immense ou ayant votre enfant sur le ventre vous pourrez dire : "je suis heureuse, j'ai réussi"


3 - la première heure



    Une heure seulement. Une heure déjà. C'est tout nouveau et déjà comme une éternité. La vie continue son cours tout simplement dans son déroulement immuable : désir d'enfant, grossese, accouchement, suites de couches, puis retour à la maison, premières dents, école maternelle....et tout le reste....

    Là, votre enfant après son bain,  blotti dans vos bras, vous avez, avec votre compagnon ou seule, un peu de mal à réaliser ce qui vous arrive. Laissez les choses s'installer tranquillement. Vous pouvez mettre votre bébé au sein si vous le désirez. Ce contact est bon pour lui et pour vous. Nourrir son enfant au sein est un acte plus facile que vous l'imaginez. Laissez parler votre coeur et votre instinct et vous en serez récompensée largement. En même temps, vous parlez à votre bébé ? Vous faites bien. Il reconnaît votre voix et vous serez étonné de le voir retourner sa tête vers vous en vous ouvrant de grands yeux.

    Et là,  - dans ce temps qui s'écoule tout simplement -  s'installe ce qu'on appelle l'attachement qui se renforcera au fur et à mesure de la vie entre chacun d'entre vous. Vous sentez alors que votre accouchement n'était pas un mauvais moment à passer mais une bien belle histoire de vie et d'amour avec ses peines et ses joies indestructibles.


4 - votre sage-femme "passeuse de vie"

    Vous avez à votre disposition, pour réussir votre accouchement celle que, dans l'Egypte ancienne, on appelait "la passeuse de vie". C'est votre sage-femme. Comme le disait l'une d'entre vous  :

"la sage-femme pose sur nous un regard de confiance et un regard de femme. Elle a le savoir ancestral de l'art des naissances, intégré au fil du temps et remis à jour selon l'évolution des sciences et des techniques.
    Lors de l'accouchement, outre la surveillance du bon déroulement du travail, les sages-femmes remplissent une fonction simple et vitale ; celle de prendre le relais lorsque nous touchons ou croyons toucher à nos limites.     Après la naissance, elle savent que beaucoup de choses  se jouent dans les premiers instants et notamment l'importance de ne pas perturber le lien qui s'établit entre nous et notre enfant.
    Je sais pour l'avoir vécu à trois reprises, que le métier est tout autre chose que ce que l'on nous présente actuellement.
    J'ai le sentiment d'avoir bénéficié d'un luxe rare dans notre société : celui d'avoir mis moi-même mes enfants au monde, avec la présence discrète mais irremplaçable de la sage-femme que j'avais choisie. Elle m'a fait ce cadeau de croire en ma propre compétence pour ma maternité et en celle de mon compagnon".

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 Pour tous renseignements complémentaires et personnalisés, vous pouvez me joindre par email : pauline.bessonart@wanadoo.fr 

 



22/03/2007
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