chez jeannette - sage-femme

FEMMES et SAGES-FEMMES : LAISSEZ NOUS PARLER ET VIVRE !

N.B. Ce texte écrit par une sage-femme en 1989 est-il encore d'actualité en 2009 soit 20 ans après ! On peut penser que ce texte est trop manichéen : les femmes d'un côté et les hommes de l'autre, etc...Je vous en laisse juge. Je crois qu'il y a encore une vérité dans cette "colère" de sage-femme  : quel que soit le type d'accompagnement de la maternité : traditionnel ou alternatif, le risque est le même : La parole et le vécu des mères et sages-femmes risquent de passer après les discours des "gourous" de tous bords



LES STRATEGES DE L'ACCOUCHEMENT DIFFERENT
ou comment les unes vivent et les autres causent...causent...causent

     Une table ronde sur l'accouchement est organisée popur les spécialistes de l'accouchement. Dans cette salle,  sont présentes des mères, des pères, des sages-femmes, des professionnels de la santé. On peut noter que la plupart des intervenants sont des gynécologues obstétriciens accoucheurs de l'accouchement  alternatif, tous des hommes. Organisation classique !

     Tout d'abord , je me suis laissée porter par l'ambiance ! j'ai seulement entendu des mots, des sons et la façon de les dire, des silences face aux questons embarrasantes, des brouhahas devant les affirmations de quelques femmes présentes ou de grandes envolées bavardes pour analyser une situation ou faire passer une idéologie.

     En fait, j'ai entendu deux discours parallèles, deux langages différents qui ne se rejoignaient pas sauf quand un obstétricien recherchait un acquiescement vers une alliée pour faire confirmer par une mère, l'excellence de la méthode  à Pithiviers, ou quand cette même mère dénonçaient "les féministes".

     Oui, j'ai entendu deux langages

1 -  le langage des "techniciens  stratèges masculins  de l'accouchement",  celui qui dit "j'ai observé", langage de l'extérieur même s'ils disent : "aux accouchements, je suis là avec ma composante féminine au premier plan". Ils ne sauront jamais ce qu'est porter un enfant, avoir des contractions, faire sortir l'enfant du ventre , le tenir sur son ventre...
2 - l'autre langage, celui qui dit "je", celui du vécu  des mères  dans  l'évènement-naissance , celui des sages-femmes qui accompagnent inlassablement et sereinement les mères lors de leur maternité.

1 -  LE LANGAGE QUI DIT "J'AI OBSERVE"
Les STRATEGES DE L'ACCOUCHEMENT


     J'ai entendu des hommes causer, causer, analyser, reprendre des mots, faire des synthèses, discours souvent ambigus, quelquefois faux de ceux qui parlent du vécu des autres, discours usurpateur. On n'entendait qu'eux à cete table ronde. Ils ont parlé en médecins, en spécialistes (ils étaientlà pour cela) avec chacun sa nuance, sa position, son analyse, son choix, son idéologie de quelque chose qui leur est étranger...la grossesse etl'accouchement.
     Ils proposent des théories, des méthodes qui portent leur nom ou qu'ils cautionnent de leur image de marque. J'assiste là à une joute verbale pour décerner ici le prix du meilleur endroit où accoucher avec  environnements et meubles adéquats, jusqu'à ce qu'une femme leur dise :
- "ce qui compte le plus, c'est la manière d'accoucher et non le lieu - sinon tu te remets dans les mains de qui que ce soit, O... ou n'importe qui d'autre. Je n'ai pas à me remettre dans les mains de quelqu'un". Il fallait le dire !
    
     Eux, ils ont parlé de nos ventres, de nos seins, de nos passions, de nos jouissances, de nos angoisses, de l'enfant qui grossit dans l'utérus, de l'accouchement et de ses positions. Ils ont expliqué nos sensations, analysé notre vécu, mimé l'attitude de certaines femes pendant la dilatatin... tout cela sans se trouver ridicules un seul instant. Ils ont dit aussi ce qui était bon pour l'enfant, ce qu'il faut faire ou ne pas faire, tout cela avec la tranquilité des obstétriciens  "progressistes" qui ont mieux compris les désirs des femmes et des enfants, qui donnent même des permissions, tel celui qui dit :
-" les femmes ont toutes les difficultés du monde à retrouver leur corps mais quand on leur offre la possibilité, elle le font très très bien. Moi, ce que je vois c'est qu'à partir du moment où ellers ont pu bénéficier d'une certaine libération par rapport aux blocages... on peut faire confiance à leurs corps. Il travaille très très bien. Et elles aussi elles reprennent confiance en leur corps... " Il fallait le dire.. merci, monsieur !!!

     Pourtant  on s'attendait à ce que l'homme, au lieu de parler de la place des femmes, se mette à parler de lui, être individuel et collectif, de ses sensations, de ses désirs, de sa place d'homme dans la vie, la grossesse, l'accouchement. Comme le disait l'un d'eux :
- "il y a très peu d'hommes qui disent actuellement - avec leurs mots et leurs actes - ce qu'ils ressentent. Non pas on lutte, on agit, mais voilà ce que ressent  au plus profond de moi , ça me fait quelque chose"
     Les médecins, obstétriciens masculines font partie de ce monde d'hommes. S'ils se situent comme hommes, ils ont leur place dans la réflexion, entre hommes, sur leur VECU . Ils n'ont rien à faire - à la place des femmes - dans la grossesse et l'accouchement que l'on appelle naturel, normal, physiologique. Ils n'ont à intervenir que dans les pathologies obstétricales, dans ce qui est la maladie et sont traitement, objets de leur formation.

     Que voulait dire leur discours lors de cette table ronde. Je laisse à chacun le soin de voir, d'y réfléchir. Je crains seulement que se continue la confiscation du pouvoir des femmes et des sages-femmes dans l'enfantement

Prise de pouvoir

     Il semble que toutes les recherches faites actuellement par le milieu médical pour vivre grossesse et accouchement différemment, pour recevoir l'enfant autrement n'ont rien d'extraordinaire ou de nouveau. Ce n'est que le rejet d'une prise de pouvoir médical sur l'accouchement, depuis le 17° siècle, prise de pouvoir qui a certes transformé les risques de la naissance et reculé l'infection et la mort ( les médecins n'ont pas été les seuls dans cette transformation) mais qui a dénaturé cette immense aventure relationnelle et émotive.

Cela s'est fait par :
- l'éclatement du collectif autour de la nissance à cause de l'intervention du médecin à la place du père et de la sage-femme;
- la prise en otage de la mère et son transfert, pour des raisons de "sécurité" de son lieu naturel de vie à la clinique ou à l'hôpital;
- la "folie" del'homme technicien faisant de la sécurité et du progrès, l'assise de son pouvoir et la réponse à toutes les angoisses, les siennes et celles de "ses clientes".

     On nous parle de positions, de chaise d'accouchement, d'accueil de l'enfant, de massage, de calme, de ceci ou de cela... tout ce qui est recommande, prôné aujourd'hui était déjà vécu, en France, et est encore vécu naturellement et tradiotinnellement dans certains pays. Cela nous vient des femmes et de leur expérience millénaire de mettre l'enfant aumonde. Il n'est que justice que ce soit actuellement des médecins qui rappellent ces quelques vérités, sans se les attribuer : juste renversement d'une situation créée par leurs lointains confrères ! Et l'on s'attendrait à plus de modestiede leur part car ils agissent sous la presson de plus en plus grande de celles et ceux qui vivent l'enfantement.

     Aux nouveaux médecins et philosphes qui veulent changer la position d'accouchement en retrouvant ce qui était au début (et le respect dela pesanteur) je leur propose d'aller plus loin. A celui qui dit :  "jamais on a été aussi loin dans la façon d'accoucher", je réponds : "c'est une réformette, un aménagement pas une révolution ! Pour changer l'accouchement, un peu de courabge... enlevez l'accoucheur; laissez aux femmes, aux couples, leur manière d'être, de faire, leurs choix, leurs désirs..laissez être la famille et la sage-femme qui forment "le collectif-naissance (Cf sexpol n° 37-38 page 61-62). Remettez l'accoucheur à sa place, dans la pathologie, la dystocie, lamaladie : place qu'il n'aurait jamaios dû quitter. En dehors de cela, l'homme-médecin n'a rien à faire dans la grossesse, l'accouchement et agit parfois comme un voyeur

Parler à la place de ...

     Pour tout dire, j'étais méfiante à l'idée d'une table ronde où se retrouveraient des "techniciens de l'obstétrique"  en majorité hommes(fussent-ils de la naissance sans violence, que veut dire ce mot ?). j'ai l'habitude de ce genre de débat. Je reste depuis longtemps déterminée à ne pas me mêler à ces bavardages masculins - (soit pour ne pas les imiter, soit pour ne pas leur servir de faire vaoir ou de caution) - sur la meilleure façon d'accoucher; d'autant plus que je n'accoucherai pas.

     Je ne me laisserail pas abuser par ces hommes si peu différents des obstétriciens classiques. Comme eux, ils manient le pouvoir et la séduction maius d'une manière plus subtile; donc plus difficile à dénoncer. Déjà je vois un bataillon de mère les ayant "cotoyé" et me dénonçant "à la police secrète des accouchements"  (si cela existait ! ) Ces remarques de ma part et d'autres sages-femmes partageant le même vécu, du courage, de la ténacité, de la lucidité et de l'humour surtout quand ces obstétriciens nous aggressent si nous ne sommes pas inconditionnellement leurs alliées. Ils investissent les ventres et les têtes des femmes enceintes, des accouchées, leur expliquant ce qu'est poue elles et poupr leur enfant, le mieux être et le Bien Naître. Ils investissent la profession de sages-femmes  et leur équipe médicale muette qui l'on ne voit pas souvent ou jamais dans les colloques et tables rondes. Ils parlent à la place de tout le monde. Que l'on ait à faire à l'accouchement traditionnel ou alternatif "sans violance", quand il est analyse, commenté, expliqué par l'homme il n'y a pas de différence.

     Ce sont les mêmes mots de pouvoir-savoir, de profit qui disent :
"je sais, j'ai observé, cela est meilleur,
- les gens qui parlent de nous en Suède, aux Etats Unis ou en Australie ;
- je me trouvais avec Rout de Stoklom;
- l'obstétrique que nous faisons;
- mon livre;
- mon service etc...

     Tout cela sont des mots de non-vécu, de l'extérieur à moins que ne ressortent leur complicité d'accompagnement ou leur sentiment de père ou d'homme pendant la grossesse et l'accouchement de leur femme.  Ce sont des mots-usurpateurs; peut-être des mots-regrets, certainement des mots-viol de ce qui reste mystérieux et respectable : la vie d'une femme, de son enfant, de sa famille. Il y a en effet usurpation; et ce n'est pas de faire remarquer, - comme le fait l'un d'entre eux, qu'en chacun de nous existe, cohabite le masculin et le féminin - qui changera  quoi que soit à la réalité du pouvoir  violent et subtil de l'homme et de ses alliés sur la naissance.

     Avez-vous quelquefois entendu des femmes disserter autant, tenir colloques, sessions, rencontres, sur l'homme, son plaisir, sa prostate, ses testicules et ses spermatozoïdes ? On n'est pas obligées de se rendre ridicules !
Il y a donc actuellement dans ce monde de savoirs ert de systèmes de valeurs au masculin, une attitude de prise de pouvoir , de règlement de compte et de domination pourparler à la place des femmes et orienter leur demandes sinon leurs désirs et leurs découvertes.  Selon le lieu où elles vont accoucher - (lieu plus ou moins accueillant, plus ou moins différent mais non pas lieu de leur vécu) -  elles seront soumises, infantilisées, mises en liberté surveillée afin d'être moins "dangereuses". Elles doivent donc s'adapter à ce lieu, à l'idéologie qui y est défendue et aux habitudes de l'équipe qui y travaille.

     Cela commence dès la préparation à l'accouchement. En effet, messierusles accoucheurs, comme le di D :
-"quand à la présence des fmemes, des couples aux activités que vous animez (chant, végétothérapie, groupes d'entretien etc...) et qui vous paraissent excellentes dcar elles vous ont séduit dans vos recherches, transformés dans vos vies. Mais elles restent souvent une adhésion admirative, sinon amoureuse à votre personne ou à la manière de vivre l'accouchement chez vous. Qu'en serait-il si vous alliez chez les mères, qu'elle vous reçoivent chez elles pour se préparer à leur acocuchement ?"

     Je vous ai trouvé, Messieurs les intervenants, envahissants, bavards, quelquefois prétentieux, paternants, savants, flatteurs, bégayant pour en dire plus. Vous avez monopolisé la parole pendant trois quart d'heure. Vous êtes tellement peu habitué à habiter VOTRE VECU que vous avez parlé du nôtre d'une façon inexacte, coupant la parol d'une façon violente à certaines femmes et sage-sfemmes qui ne pensaient pas comme vous. Tout cela ne fait en rien avancer l'autonomie des femmes et des sages-femmes mais renforce les dépendances de la grande majorité. A moins que notre détermination nous pousse de plus en plus à refuser l'homme dans l'aventure de la naissance s'il ne reste pas à sa place !

2 - LE LANGAGE QUI DIT "JE"

D...: "A partir d'une prise en main par le corps médical, quel que soit le lieu d'accouchement, il est très difficleà la femme de garder sa place et son autonomie dans ce moment important de sa vie" Voilà ce que disait une mère. 

     Le plus important n'est-il pas d'accompagner, d'informer et d'écouter les femmes qui savent ce qu'elle vivent, qui expriment ce qu'elle sentent. Avec un "je ne  sais quoi" de complicité et un "presque rien" de finesse, pour accompagner la naissance, il faut être bien convaincu de ceci  :
- chaque femme en devenant enceinte et mère trouve en elle-même, dans son passé, dans sa vie, dans son nouvel état, des possibilités d'intuition, de créativité qui lui font dire  "je sens, je perçois, je veux et ne veux pas,..." pourvu qu'on l'entende vraiment, qu'on respecte son autonomie et (ou) qu'on la suscite;
- chaque collectif (qu'il soit couple ou groupe familial) dans l'histoire qu'il vit possède des désirs, des aspirations et n'a pas besoin de guides, ni de méthode, de je ne sais quelles béquilles pour bien accoucher et Bien Naître.

     Aussi la formation et l'information du "public", des "usagers de la naissance" doit être prise par les individus  et leurs collectivités depuis leur enfance, l'adolescence (et ce en tous cas bien avant la grossesse) afin que circule "une science et une culture" quine soit plus de la seule autorité médicale.

     La langage qui dit "Je", c'est le deuxième discours que j'ai entendu dans cette table ronde sur la naissance.

    
Peut-être j'y était plus sensible  étant moi-même une femme !peut-être aussi parce que ce discours, à la fois, passionnel, brutal, assourdi, ambivalent, désespéré, heureux, incohérent... ce discours de vie m'est très familieu en tant que sage-femme. C'est le langage du libre choix, de li'nformation authentique, du repsect mutuel, de la liberté et du plaisir. "Il faut dire non à celui qui veut imposer un statut d'inférieur et remettre les spécialistes à leur juste place afin que les autres prennent la leur". En effet, c'est important de remettre les spécialistes à leur place. Mais comment ?

     Je ne suis pas oersuadée que la littérature dénonçant les aggressions faites aux femmes soit suffisante pour faire trembler les hauts lieux de l'obstétrique.

     Je ne suis pas persuadée que les continuelles plaintes et doléances des femmes racontant ce qu'elle ont subi dans le milieu médical par les médecins et les "garces" de sages-femmes soient suffisantes. J'ai lu journaux et livres à ce sujet. Il me paraît important de soutenir des femmes dans leur refus réel d'accepter le jeu du bon accouchement qui leur est proposé,  de susciter leur NON,  de renforcer leur détermination, de les laisser faire ce qui leur convient, dans la mesure où elles veulent exercer leur autonomie. En tant que sage-femme, j'ai pu regretter parfois d'avoir la sensation , que certaines femmes n'exercaient pas leur autonomie et  venaient accoucher avec une caddie et que je devais leur fournir le bébé parfait sous cellophane. Je crois qu'il reste un grand cheminà fairel pour que femmes et sages-femmes se retrouvent dans la complicité de la naissance. En fait, c'est de l'autonomie que nous parlons. Apprendre individuellement et en groupes, la connaissance du corps féminin, expérimenter les réponses à ses demandes et en particulier face à la douleur, échanger une information globale et choisir ce que l'on veut.

     C'est une longue aventurel quand on sait le nombre de femmes qui osent refuser toute attitude de pouvoir, le nombre de femmes encore dépendantes de l'homme-médecin, le nombre de femmes rendues dépendantes depuis l'enfance et l'adolescence, le nombre de femmes qui vivent la naissance d'une manière traditionnelle dans les lieux médicalisés. L'espoir est que les femmes, malgré tout ce qui est dit ont déjà commencé leurs recherches. A la réflexion de ces femmes, je voudrais ajouter une de mes quesltions actuelles :
- "pourquoi tant de violences contre les sages-femmes de la part de certaines mères ?
C'est le moment des contractons de l'utérus qui est l'instant (quelques minutes à quelques heureds) de la demande immense et du rejet global de certaines femmes envers les sages-femmes. Dans ce bouleversement massif, brut, inéluctable, proche de l'impression de la mort, où la lorale et l'éducation ne sont pas de mise;, seules les sages-femmes sont présentes en continu ou discontinu. C'est dans ce moment là, si on ne se connait pas avant, que doit s'établir une relation ponctuelle entre gens qui ne se connaissent pas et qui ne se reverront pas avec une composante importante : la douleur.

     Aventure fondamentale et unique, se renouvelant quelquefois dans sa vie pour la mère, travail pour la sage-femme qui pendant 8 ou 12  ou 24 heures de son quotidien, vivra cela avec plusieurs mères (Il m'est arrivé de participer à 18 accouchements dans une garde de 24 heures). C'est cela le quotidien-travail de la sage-femme : un évênement fondamental qui se "joue" en de multiples fois, totalement différentes les unes des autres, nécessitantune adaptatin rapide, entraînant joie et fatigue intérieures immenses si l'on est à toutes présente. Tout cela ajouté à l'angoisse discrète de la malformation de l'enfant, à l'angoisse aussi discrète, lointaine mais présente de la mort, à la toute proche fatigue qui donne la nausée et alourdit les jambes surtout à lo'heure où le jour se lève (entre 3h et 5h le matin), où la ville s'éveille vue de la fenêtre de la salle de garde.

     Avec le poids de sa vie personnelle, il est demandé en plus à la sage-femme :
- de faire quelque chose pour ne plus souffrir. Ce "faites quelque chose" combien de fois je l'ai entendu surtout lors d'un premier accouchement;
- de partager l'angoisse d'éclatement, de déchirement, de mort et les cris de peur, de rejet, de soulagement;
- d'être la "mère" bonne autant que possible qui encouragera ou refusera bien à propos. Et gare à la mauvaise-mère-sage-femme" ou à la mauvaise sage-mère";
- de laisser jouer la relation de séduction, la demande de sympathie pour provoquer l'épanouissement positif et éviter la déstructuratio;
- de tenir compte de l'histoire personnelle, de la culture, du couple ou de la femme avec laquelle elle chemine;
     tout cela et bien d'autres choses encore, en étantinvestie d'une mission de relais entre la demande d'une femme, d'un couple et "la surdité" du monde médical avec la présence de l'homme-médecin qui vient en général, au dernier moment, parasiter l'évênement.
     Si a tout cela on ajoute :
- que la plupart des sages-femmes ont une formation humaine et personnelle limitées, une connaissance étroite de la vie politique et sociale et une formation médicale hypertrophiée à la technique au détriment de la formatin à la relation humaine;
- dans une organisation de la santé, parasitée par le médico-légal et les restrictions de tous genres entraînant plus de travail et moins de temps
ON COMPREND que la demande des femmes envers les sages-femmes  entraîne une incompréhension et de l'aggressivité.

     A la table ronde je n'ai pas entendu le langage des sages-femmes présentes. Elles se sont laissées baillonner mais ce n'est pas facile d'exprimer ce que l'on vit. Il faut dire que les obstétriciens présents, occupés à parler de leurs boutiques et de leurs méthodes n'ont vraiment pas suscité cette parole.

3 - CONCLUSION

quelques questions aux obstétriciens  :

- savez-vous, avec la tendresse qui appartient à ceux qui sont différents, accompagner avec une qualité d'écoute et un regard débarrassé de vos propres observations, de vos statistiques, de vos cheminements, de vos idéologies, de vos schémas ?
- connaissez-vous le pouvoir de partager vraiment l'émotion avec le spersonnes présentes à l'couchement ?
- connaissez vous la curiosité que font se confronter les certitudes intellectuelles et le vécu et qui font se refuser les munes pour vivre l'autre ?
- et cela vous fait quoi de préparer des femmes à se libérer pour la naissance et d'être présents à leur accouchement ? ou bien d'y être présent habillé alors que les femmes sont nues (Sexpol n° 37-38 page 45
- et comment cela se passe entre vous et vous, vous et votre métier ? y-a-t-il unité ou coupure ?
- et ne ne vousposerai pas la question du toucher vaginal.

     Vous pouviez vous poser beaucoup de questions à cette table ronde. Basta, on n'était pas là pour cela, ni pour échanger. Vous étiez là pour placer vos méthodes.

quelques remarques entre femmes et sages-femmes :

     S'il existe une demande insoutenable des femmes envers leurs sages-femmes, qui dans un contexte hospitalier sont souvent perçues comme des garces ou des sadiques, il semble que pour être plus autonomes, il nous faut nous retrouver entre femmes et sages-femmes pour renouer le langage, nous reconnaître "sans filtres". Je suis  femme et sage-femme, intuitivement favorable à toutes les femmes que je rencontre lors de leur accouchement. J'accepte leur aggressivité qui me semble souvent adressée à quelqu'un ou quelqu'une d'autre que moi.

     Je ne veux pas dire que tout est facile dans l'évênement bouleversant et violent d'une naissance. On "n'accroche" pas avec tout le monde. Des ras le bol k'en ai, des impatiences, des ratés, aussi. Il n'est pas possible d'adopter une attitude nette, définitive, une ligne de ocnduite unique, un protocole précis; tout change si vite et tout est si différent. Mais l'important pour moi est d'être présente, comme je suis, en éveil pour sentir le désir, favoriser la demande, entendre la question non formulée, la susciter mêle. Sans oublier de voir le corps, de prendre le temps d'accompagner les sensations, de saisir une situation, d'être réellement présente chaleureusement et d' exister avec celle et ceux que j'accompagne dans les 24 heures de garde ou au-delà.

     Je voudrais que l'on retienne de ce que j'ai dit que c'est d'autonomie dont je parle, d'autonomie entre femmes et sages-femmes. Pour cela , il nous faut nous retrouver, renouer le langage afin de mieux nous reconnaître, sans intermédiaire, et recréer  la solidarité dans la naissance.


     





13/07/2009
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