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Sage-femme au PORTUGAL, Mme Truninger de Albuquerque


sages-femmes au portugal
Mme Truninger de Albuquerque


Madame TRUNINGER de ALBUQUERQUE nous précise que les sages-femmes au Portugal sont des professionnelles dont l'activité est assez bien définie dans la pratique.

Évidemment, on peut se poser la question, si on veut effectivement humaniser la naissance, est -ce qu' il vaut mieux faire naître tous les enfants à l'hôpital, quand on sait que, « si tout va bien », rien ne se compare à la maison?

Notre problème est de ne pas avoir encore un contrôle de santé sur toutes les grossesses, environ 10 % de la population n'ont pas d'accès aux soins de santé primaires. Alors, nous appelons encore massivement aux avantages de l' accouche-
ment à l'hôpital.

Parler de compétences pour les sages-femmes n'est pas facile. Un des points faibles du secteur infirmier de soins est justement l'absence de réglementation de son activité.

De toute façon, il y a quand même une carrière, à notre avis, bien structurée (Dec-Lei 437/91), avec des fonctions bien établies, encourageant l'obtention de degrés académiques toujours plus élevés, et la réalisation de travaux de recherche, contribuant à l'affirmation et au développement de la profession.

Pour mieux comprendre les compétences des sagesfemmes, nous allons voir ce qui se passe en trois domaines: formation professionnelle, pratique clinique, gestion.

- Formation professionnelle

À ce niveau, il faut tenir compte de trois aspects: formation académique, formation continue et, en service, recherche.

La formation académique comprend 12 années de scolarité, suivies d'un examen d'accès à une École Supérieure de Soins Infirmiers, et de trois années d'études pour devenir Infirmier bachelier, niveau 1 de la carrière. Pour devenir sage-femme, il faut avoir le diplôme d'études supérieures spécialisées en soins infirmiers de santé maternelle et obstétrique, qui exige 21 mois supplémentaires d'études dans une école supérieure en soins infirmiers spécialisés.

Au Portugal, la sage-femme s'appelle infirmier spécialiste en soins de santé maternelle et obstétrique.

Il y a trois écoles: au Nord à Porto, au Centre à Coimbra, au Sud à Lisbonne. Dans les îles, il y a une école à Açores. Elles sont d'accord avec les principes à suivre pour la formation des sages-femmes, par exemple:

- la famille enceinte et la promotion de sa santé,

- la préparation psychoprophylactique à l'accouchement (Lamaze) et l'importance du rôle du père, la « naissance sans violence» de Leboyer, qui ont marqué toute la philosophie des soins,

- la précocité dans l'établissement de la relation, mère/ enfant/père,

- l'allaitement au sein,

-le rôle si important d'éducatrice (et tellement oublié dans notre structure de soins de santé primaires car il n' y a presque pas de sages-femmes dans ce domaine !),

- l'identification des groupes à risque,

- la prévention.

Il y a dans le « curriculum scolaire» une charge horaire considérable en ce qui concerne les matières de psychologie, pédagogie, sociologie, anthropologie, qui contribuent beaucoup à la maîtrise du processus relationnel envers la femme enceinte et la famille (bien que ce soit encore un point faible dans la pratique clinique des sages-femmes dans notre pays).

Ces écoles sont maintenant fort occupées dans l'enquête d'un modèle conceptuel, adaptable à une bonne pratique de la sage-femme.

La formation continue se développe normalement au niveau des hôpitaux dans les Départements de Formation, de plus en plus pluridisciplinaires.

Une des importantes propositions de la récente réforme du système de santé dans notre pays (Dec-Lei 11/93), est justement la création d'Unités de Santé, formées par un ensemble d'hôpitaux et de groupes personnalisés de centres de santé, dans l'espoir de trouver un modèle de soins intégrés.

Passons maintenant à la Recherche qui, au point de vue recherche action, est très peu développée. Il nous faut encore beaucoup travailler dans le domaine des soins infirmiers de terrain, en obstétrique. Nous avons créé récemment le Prix National en Soins Infirmiers Maria Teresa Pequito, importante sage-femme dans notre pays, enseignante très connue du monde obstétrical pour sa grande humanité, son savoir théorique et pratique. Ce prix al' intention d'encourager la réalisation de travaux de recherche clinique en soins infirmiers dans le domaine de l'obstétrique, gynécologie et du « planning» familial.

Voyons maintenant ce qui se passe dans le domaine de la pratique Clinique. Cette pratique est naturellement fondée sur des principes généraux bien établis, des lois et des droits:

-l'unité des soins est la famille. Son assistance est réglementée,

- l'éducation sexuelle et le « planning» familial sont réglementés,

- la protection de la maternité et paternité sont réglementés,

- la préparation à l'accouchement aussi,

- l'accompagnement pendant l'accouchement est un droit,

- des privilèges pendant l'allaitement sont aussi prévus par la loi.

Au Portugal, l'activité des sages-femmes se développe surtout dans les hôpitaux. La famille est encouragée à venir à l'hôpital avant l'accouchement où l'accueil est fait par des sages-femmes.

Pendant l'accouchement, l'attention de la sage-femme est surtout orientée vers le maintien de certaines conditions indispensables à une naissance « en douceur» en ce qui concerne: température, lumière, musique (dans notre hôpital, c'est possible), bruit, choix de l'analgésie péridurale, participation active du père, absence de manœuvres brusques, section du cordon ombilical par la mère ou le père, si possible comme symbole de la responsabilité prise envers un nouvel être qui est dorénavant indépendant et différent des autres (nous avons parfois des problèmes avec les pédiatres, ils posent le problème de l'asepsie !, premier contact peau, tout de suite sur le ventre de la mère avec le cordon encore lié, si c'est possible, identification devant les parents (sexe ct signes spécifiques), mise précoce au sein.

Normalement, si tout va bien, la femme et l'enfant restent à l' hôpital pendant 48 à 72 heures, après l'accouchement. Pendant ce temps. la mère apprend à baigner son enfant. L'allaitement au sein est encouragé, mais habituellement ce n'est pas nécessaire, sauf dans des situations où il y a des problèmes. Les bébés restent auprès des mamans pendant le séjour à l'hôpital.

Dans le domaine gestion, le directeur des soins infirmiers, intègre le Conseil d'Administration composé par le directeur, ]' administrateur, le directeur clinique.

Au niveau de la sage-femme surveillante dans notre hôpital, elle a sous son autorité un ensemble de services complémentaires, par exemple le DPT de la Femme et de l'Enfant qui réunit toute la pédiatrie, l'Obstétrique, la Gynécologie. Sa responsabilité est de tracer une stratégie d' adéquation et de mise en marche des normes institutionnelles aux spécificités des soins de son département.

Conclusion

Les sages- femmes sont clairement celles qui ont leur activité la mieux définie, ce qui leur donne une plus grande autonomie.




17/07/2009
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