chez jeannette - sage-femme

voyage au burkina faso-1990

Notre excellent voyage d'études au Burkina Faso


3 - Les travaux du colloque "à chaque mère une sage-femme compétente"



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20/07/2009
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2 - LE VOYAGE, L'ACCUEIL, LES ACTIVITES

VOYAGE D'ETUDE AU BURKINA FASO


LE VOYAGE
     Toutes les stagiaires sont unanimes pour dire que ce voyage fût « agréable, long, sans incident, fatiguant, positif. »
     Ch.L (France)" Nous avons pu faire connaissance entre nous et certains voyageurs sont très intéressés et parfois franchement amusés à la lecture de nos badges" SAGES-FEMMES DU MONDE ". La profession suscite des commentaires. C'est une bonne manière de nous faire connaÎtre ... ou reconnaÎtre. "
     B.L. (France)" Quand à notre groupe de sages-femmes européennes, nous ne nous connaissions pas. Nous étions toutes différentes. Mais nous nous sommes bien entendues et respectées. J'en suis très satisfaite. "
    Ch.D. (France) " La prise de contact à l'aéroport avec les autres sagesfemmes européennes a été très positives. "
    Ch.L. (Suisse) " Nous retrouvons les autres sages-femmes européennes à Orly Sud. Dommage que le temps ait été trop court pour nous connaÎtre. La responsable de SFM nous fait signer un contrat dont je me rappelle deux choses: nous devons remettre un rapport d'évaluation de stage dans deux mois; notre stage est entièrement sous notre responsabilité (je m'en suis souvenue pendant tout le séjour). Tout cela dans la joie et la bonne humeur! "



     Dans leurs comptes rendus de voyage, les stagiaires font des remarques très intéressantes sur plusieurs aspects du voyage:

1) Regret de ne pas s'être retrouvées la veille du départ afin de mieux se connaître et de mieux mettre à jour les objectifs du voyage:
     I.S. (Suisse)On partait en groupe sans être vraiment un groupe. D'autant plus  qu'une fois au Burkina, nous avons été dispersées, chacune dans notre stage et nos familles respectives. "
     F.O. (Suisse)" Il aurait peut-être fallu prévoir un jour de plus, avant le départ, pour discuter et tout simplement faire la connaissance des participantes. "

2) Difficultés de transferts pour les stagiaires qui venaient de Suisse et de Belgique.

Ch.L. (Suisse) " L'organisation du voyage aurait été plus confortable depuis Genève. Les trois sages-femmes suisses ont perdu du temps, de l'énergie et de l'argent en passant par Paris. "

     Ces deux remarques sont fort intéressantes. Il est tout d'abord très difficile d'organiser une rencontre la veille du départ, sans augmenter les frais du stage. Mais il existe chez les stagiaires un réel désir d'avoir un moment pour se " rencontrer" avant le départ. Aussi, pour nos prochains stages, nous proposerons une journée d'études, dans le mois précédent le départ, pour préparer le voyage.

     Ensuite, il n'est pas obligatoire de passer par PARIS pour se rendre dans le pays du stage. Certaines sages-femmes peuvent nous retrouver directement dans le pays d'accueil. D'ailleurs, pour le stage au Burkina, l'une des participantes françaises a rejoint directement des collègues sages-femmes au Mali pour se rendre avec elle, en bus, jusqu'au Burkina Faso!

     Pourquoi ces deux remarques sont fort intéressantes? Elles permettent de rappeler aux participantes des voyages d'études qu'elles sont en stage de formation, qu'elles doivent être curieuses et motivées pour se prendre en charge. L'association n'est pas un organisateur de voyages de vacances, mais l'intermédiaire pour la création de relations utiles entre les sages-femmes du monde dans un moment le plus agréable possible.

L'ARRIVÉE AU BURKINA FASO ET L'ACCUEIL DES SAGES-FEMMES BURKINABÉ

     B.L. (France) "Sans aucun doute, il a été excellent. Tout d'abord à l'aéroport, toutes ces sages-femmes venues nous chercher, l'accueil de Brigitte et de Marie Rose, le dÎner le soir, l'accueil de tout le monde, l'attention que m'a porté la sage-femme et la famille chez qui je logeais : tout cela est un excellent souvenir qui durera toute ma vie. "

     Ch. (France) " Accueil à l'aéroport: sourires, accolades, chaleur, gentillesse, fraternité. Nous sommes toutes des sages-femmes. Les couleurs chaudes des pagnes de nos consœurs sont un régal pour l'œil. Et c'est la fête. Accueil chez Cécile Compaoré : familial, discret, chaleureux et attentif. Elle travaille à la maternité communale de pogbi dont le nombre d'accouchement est impressionnant (4000 à 5000 par an). Le dimanche nous passerons tout particulièrement un dimanche familial avec: marché, culte, et réception d'amis. »

     Ch.D. (France) « Nous recevons un super accueil des sages-femmes burkinabées qui nous facilitent le passage à la douane. Nous ne sommes pas capables de leur réserver un accueil avec autant de personnes, de démonstrations d'amitié. J'ai l'impression qu'elles se faisaient une véritable joie de nous recevoir. Chacune de nous est présentée à sa « sage» avec qui elle va faire le stage. Les embrassades étaient très émouvantes ... »

     Ch.L. (Suisse) « L'accueil à l'arrivée a été très coloré. Fouille - douane gentillesse. Je suis très émue de trouver toutes ces sagesfemmes burkinabé, souriantes, fières et toute en nuances de modestie. Et prêtes à faire la fête aussi ... A partir de là, je me suis laissée guider par Aoua et j'ai sombré dans une douce moiteur ... J'avais troqué le brouillard de Genève pour la poussière de l'Afrique et la gaité des sages-femmes, leur dignité et les petits miracles quotidiens. »

     A. de B. (Belgique) « L'accueil de nos collègues fût très chaleureux; ce fût un moment très émouvant. Elles semblaient être soulagées de nous voir. Peut-être se demandaient-elles jusqu'au dernier moment si nous viendrions!
Le buffet était impressionnant. Elles avaient mis « les petits plats dans les grands. »
L'accueil par « Rose» ma sage-femme fut excellent. Je sentais qu'elle était prête à me donner le meilleur de ce qu'elle avait. Rose est sage-femme enseignante: le hasard fait bien les choses. Je suis aussi enseignante en Belgique. Elle me montre l'école de sages-femmes, me présente à la directrice et à ses collègues, m'explique leur formation, leur niveau de sélection et tout ce qui m'intéresse.
Elle me parle de l'excision: sa génération a été excisée mais pas ses filles. »


     I.S. (Suisse) « L'arrivée à Ouagadougou a été très impressionnante. Nous arrivions dans une grande ville mais de l'avion nous voyions quelques petits lumignons et nous nous demandions si c'était cela, la ville après les débauchés de lumière à Paris et même à Alger. C'était très étonnant. L'accueil qui nous a été fait par les sages-femmes a été magnifique. On a été entourées par la chaleur du climat et par la chaleur de ces femmes, superbes qui avaient l'air heureuses de nous accueillir. Je n'ai jamais été accueillie pareillement par des consoeurs.
     Chacune de nous a été présentée à sa marraine burkinabée qui est restée notre sage-femme de référence à Ouagadougou et qui, pour moi est restée mon ange gardien jusqu'à la fin de mon séjour. Dès notre arrivée, nous nous sommes rendues dans un restaurant en plein air avec danses, discours et repas. Excellent premier contact avec la nourriture burkinabé.
     La sage-femme chez qui j'étais s'appelle Ramata IIboudo.
     Elle travaille dans une des trois maternités de Ouagadougou. Elle est mariée avec un militaire et elle a trois filles. Ils avaient chez eux, libéré une chambre pour me faire de la place. Comme Ramata faisait partie du groupe du protocole, le lendemain matin, j'ai tout de suite été branchée avec elle sur l'organisation du colloque. Nous sommes allées à la salle du congrès pour préparer la décoration et les dernières finitions avant d'aller à 10 heures du matin à l'inauguration d'une clinique ouverte par une sage-femme. Nous avons aussi été faire des courses et j'ai visité le marché.
     J'ai aussi passé trois jours à Tenkodogo, puis je suis retournée chez Ramata qui m'a soignée pendant trois jours avec beaucoup de dévouement car j'étais vraiment malade (diarrhée). J'ai même du déplacer mon voyage à Bobo d'un jour car je n'étais pas en état de voyager. Pendant mon deuxième séjour à Ouagadougou, j'ai visité l'hôpital Yalgado et la maternité où travaille Ramata. »

     F.O. (Suisse)« La toute première bouffée d'air en sortant de l'avion à Ouagadougou, est africaine: chaude, âcre, un peut étouffante pour une Suissesse!

Dans le hall de l'aéroport, un accueil impressionnant très chaleureux et coloré nous est réservé : 20 à 30 sagesfemmes du Burkina et d'autres pays d'Afrique, élégamment vêtues, nous font une ovation avec calicot « Bienvenue aux sages-femmes du monde. »

Après une petite cérémonie du « mariage» entre sages-femmes africaines et sages-femmes européennes, nous nous sommes rendue à une grande fête dans un restaurant en plein air avec discours, danse et repas, filmés par la TV Burkina Faso. Ensuite chaque Européenne est rentrée dans sa famille d'accueil. »





11/07/2009
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1 - LA PREPARATION DU VOYAGE


VOYAGE D'ÉTUDE AU BURKINA FASO



     Pour élargir les relations professionnelles internationales entre les sages-femmes, l'association SAGES-FEMMES International prépare trois voyages d'études: en Tchécoslovaquie, au Maroc et au Mali. Pour les sagesfemmes intéressées qui nous ont déjà contactées et pour toutes les autres sages-femmes, nous vous rendrons compte en plusieurs épisodes, du voyage d'études organisé au Burkina Faso. Raconté par celles qui l'ont vécu, vous découvrirez la méthodologie d'organisation du voyage ainsi que les impressions des stagiaires et les décisions d'actions.

Comment ce voyage a-t-il été décidé?

     C'est à la suite d'une rencontre avec la dynamique présidente de l'association Burkinabé des sages-femmes, Madame Brigitte THIOMBIANO, en 1987 à Amsterdam, que l'association Sages-Femmes du Monde décide d'organiser un voyage d'études à la rencontre des sages-femmes et des mères du Burkina Faso.

      C'est la préparation de ce voyage et son déroulement que nous allons retracer pour vous. Nous espérons que vous voyagerez, un peu comme si vous y étiez et que cela vous donnera l'envie de voyager ailleurs.

Le récit s'articule autour du sommaire suivant:

1) Pourquoi ce voyage?

2) La préparation.

3) Présentation du pays.

4) Le voyage.

5) Arrivée au Burkina et accueil de nos collègues.

6) Le colloque du 6 janvier 1990 « sages-femmes en santé publique périnatale ».

7) Les stages:

a) La sage-femme burkinabée en pratique libérale.

b) La sage- femme burkinabée en maternité d' hôpital.

c) la sage-femme burkinabée en centre de planification.

d) la sage-femme burkinabée en santé maternelle et infantile (S.M.L).

8) Observations générales et propositions sur la sagefemme burkinabée et son environnement.

9) Budgets.

10) Documents annexes.
 

POURQUOI CE VOYAGE

     C'est un des buts de l'association SAGES-FEMMES International, de favoriser les voyages d'études entre sages-femmes pour un soutien professionnel au niveau de la formation initiale et continue et de la pratique professionnelle. La rencontre en 1987 et l'établissement d'une correspondance suivie avec Brigitte THIOMBIANO ont permis la réalisation de ce voyage dont la préparation a duré trois ans notamment au niveau:

- de l'élaboration des besoins professionnels des sages femmes d'Europe et d'Afrique,

- de la mise en forme du colloque du 6/1/90 où étaient invitées les sages-femmes des autres pays africains francophones,

- de la préparation d'un dossier « Burkina Faso» qui sera remis aux stagiaires,

- de l'annonce du voyage aux sages-femmes d'Europe membres ou non de l'association S.F.M.

• LA PREPARATION DU VOYAGE

     En 1989, neuf sages- femmes venant de France, de Suisse, de Belgique sont prêtes à partir à la rencontre de leurs collègues du Burkina Faso. Comment se sont-elles préparées personnellement?

Les récits sont extraits des comptes rendus faits par les stagiaires:

CL. (Suisse)  l'ai préparé le voyage de plusieurs façons:
- à partir d'un film tourné en 1983 par la T.V. Suisse à l'hôpital de Ouagadougou,
- en participant à un débat à Genève avec J.-Ph. RAPP (T.V.) et Jean ZIEGLER,
- en participant à la projection d'un diaporama représentant le voyage d'un groupe d'enfants génevois partis constuire un hangar à vélo dans une ville du Burkina en été 1989,
- en lisant le rapport de Terre des Hommes sur le centre nutritionnel de Tougan,
- en discutant avec un étudiant en médecine de Genève qui a fait un stage de médecine tropicale dans l'hôpital de Pédiatrie de Ouagadougou (été 1989).

CD. (France)
- Pour préparer mon voyage au Burkina, j'ai pris des contacts avec des personnes ayant séjourné dans le pays. l'ai lu aussi la documentation envoyée par Sages-Femmes du Monde. Le dossier envoyé par l' association m'a servi pour rédiger le colloque avec les sages-femmes africaines.

A. de B. (lBelgique)
      J'ai fait une préparation personnelle en lisant plusieurs documents sur le pays et en parlant avec des personnes connaissant déjà l'Afrique. J'ai aussi récolté quelques médicaments et du matériel pour les collègues sages-femmes du Burkina. Le dossier des Sages-Femmes du Monde m'a beaucoup aidée. Je regrette peut-être de ne pas y avoir trouvé quelques détails pratiques tels que température à notre arrivée' vêtements à prévoir pour le séjour, conditions d'habitation, etc. Sinon le dossier était très complet et très détaillé.

I.S. (Suisse)
     Pour préparer le stage, avec mes collègues suisses, nous avons fait un certain nombre de demandes auprès des firmes pharmaceutiques de Suisse pour obtenir des médicaments spécifiques aux femmes enceintes et aux femmes qui allaitent. Nous avons reçu du fer, des désinfectants, des antibiotiques et de nombreux autres médicaments qu'il nous a fallu trier pour emporter les plus utiles. Mais j'aurais aimé avoir plus de temps pour me préparer et lire un ou deux livres, sur la situation politique en particulier. La période précédant notre départ a été très fatigante et nous étions « sur les nerfs» avant de partir.

• B.L. (France)
     Le dossier que Sages-Femmes du Monde avait préparé était très correct. J'ai bien aimé les fiches sur le Burkina (situation géographique, politique, etc). Mais les objectifs de stage auraient pu être plus clairs et précis. En ce qui concerne ma préparation personnelle, cela m'a permis de revoir ma précédente expérience africaine au Congo, reprendre mes notes, préparer ce qui m'avait semblé important comme les cours que je faisais aux élèves infirmiers et sages-femmes et au personnel non qualifié: accoucheuses, aides-soignantes. J'avais noté l'essentiel, par exemple qu'il ne fallait pas « tirer sur le cordon ombilical ». Mes feuilles ont servi à beaucoup d'élèves au Congo et elles semblaient pratiques grâce aux dessins.
     Ayant eu l'avantage d'avoir travaillé en Afrique, je m'attendais donc à être encore projetée dans le milieu défavorisé et je me préparais à parer à l'urgence. J'ai eu l'heureuse surprise de découvrir une dynamique association burkinabée des sages-femmes et des endroits « corrects» comme lieux de stage. J'ai beaucoup apprécié aussi, dans les préparatifs du voyage, de préparer ma boîte d'accouchement que j'allais offrir en cadeau à la sage-femme burkinabée qui allait m'accueillir chez elle, ainsi que le petit matériel et les médicaments que nous avons amenés pour les mères du Burkina.

• F. O. (Suisse)
     Le dossier que j'ai reçu de Sages- Femmes du Monde a été une bonne stimulation pour approfondir le sujet.

D.S. (France)
     Pour me préparer, j'ai joint un organisme présent à Saint-Georges de Didonne (17) ayant établi divers échanges humanitaires depuis plusieurs années avec Ouagadougou. J'ai aussi lu diverses revues traitant de la vie au Burkina. La préparation du voyage depuis le Mali avec les collègues sages- femmes de Ségou - avec lesquelles j'entretiens des liens depuis de nombreuses années - m'a beaucoup aidée. La lecture du dossier des Sages-Femmes du Monde m'a donné une idée de la situation actuelle et passée dans les différents secteurs de la vie burkinabée.

      Trois sages-femmes de Ségou (Mali) se sont jointes au voyage d'études au Burkina. Elles sont venues directement du Mali au Burkina.

B.S. - S.A. - K.K. (Mali)
      Nous avons fait un accueil très favorable au projet de participer au colloque et à quelques jours de stage au Burkina Faso. Tout d'abord il y a eu désignation des trois déléguées par le Conseil de l'Ordre des sages-femmes de Ségou sur les 17 sages-femmes de la ville. Ensuite, il a fallu trouver un moyen de financement.
Enfin, un ordre de mission a été demandé (au ministère de la Santé) et facilement obtenu, avec des encouragements, afin que le jumelage Angoulême-Ségou permette d'autres échanges avec les autres pays africains.




                                           Les dessins sont peints sur tissu
                        Très bel artisanat de cartes postales courant en Afrique




11/07/2009
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